Allons, Gennaro, dis-nous où tu en es de ton amourette avec la Lucrèce Borgia. Je ne me dissimule pourtant pas, Maffio, que la Lucrezia Borgia est en effet une redoutable ennemie. . Ce livre numérique présente "Lucrèce Borgia", de Victor Hugo, édité en texte intégral. ». On dit tout cela, et quand les voix ne le disent pas, ce sont les yeux qui le disent. Lorsqu'on est entraîné par un courant de/crimes , on ne s'arrête pas quand on veut. Ils se cachent dans l'ombre, sous le balcon. Vous ne l'avez pas fait ni dû faire. en voilà assez de dit là-dessus ! — n’est-ce pas que vous comprenez maintenant que je m’arrête peu aux galanteries et aux amourettes, parce que je n’ai qu’une pensée au cœur, ma mère ! La manière m'importe peu. MAFFIO. Quel malheureux assez abandonné du ciel voudrait d'une pareille mère? Oui. je ne me tirerai jamais de ce déluge effroyable de bonnes actions ! Quel est ce visage ? DONA LUCREZIA. Œuvres complètes de Victor Hugo. — Il me faut un exemple, entendezvous, monsieur? Pourtant, madame, je suis sincère, il y aura toujours une femme que j’aimerai plus que vous. Texte intégral. Annie Ubersfeld, Besançon. Je te dis adieu en ce moment, Gennaro, pour ne plus te revoir jamais. Les moines s'écartent et laissent voir cinq cercueils couverts chacun-d'un drap noir rangés devant la porte. Gennaro est avec eux. tu ne voudras pas! Mais quelle étrange manière d'aimer un homme quand on est fille de Roderigo Borgia et de la Vanozza, quand on est une femme qui a dans les veines du sang de courtisane et du sang de pape! Messeigneurs ! elle a tué monsieur de Gravina, elle a tué ton frère ! Saint Pierre, ouvre ta porte Au buveur qui t'apporte Une voix pleine et forte Pour chanter : Domino! En ce cas, embusquons-nous.derrière l'angle de sa maison. GENNARO. On voit paraître Gennaro désarmé entre deux pertnisaniers. Lucrèce Borgia : drame en trois actes : texte intégral, Victor Hugo, Livres, LaProcure.com. Vous avez métamorphosé votre nom, vous avez métamorphosé votre habit , à présent vous métamorphosez votre âme ! — Que choisissezvous? Vingt ans. "MAFFIO. En ce moment il attend son maître derrière la citadelle avec deux chevaux sellés. On lui répondit : Monseigneur, c’est le manteau de monseigneur qui est mort. — Madame, vous verserez vous-même à boire au jeune homme, et vous aurez soin déverser du flacon d'or que voici. ‎Lucrèce Borgia Victor Hugo, écrivain, dramaturge, poète, homme politique et intellectuel engagé français (1802-1885) 1833 Ce livre numérique présente "Lucrèce Borgia", de Victor Hugo, édité en texte intégral. Le batelier vit venir dans l'obscurité, par le chemin qui est à gauche de l'église, deux hommes qui allaient à pied, de ça, de là, comme inquiets; après quoi il en parut deux autres ; et enfin trois ; en tout sept. Un seul était à cheval. Vous làconnaissez sans doute, madame Lucrèce, et vous ne me démentirez point. — Et continuons de noire côté notre ' invocation à saint Pierre. J'ai l'air d'un homme qui a peur. Elle veut approcher la fiole des lèvres de Gennaro, il recule. Hé bien, ton frère, je le remplacerai près de toi, et je le vengerai près d'elle! Ce jeune homme , à ce qu'on m'a dit, aime d'amour une belle jeune fille nommée Fiammetta. Ne me dis pas à qui tu trouves qu’il ressemble ! que ce soit son châtiment ! Mon père était avec son père au siège de Grenade, en quatorze cent quatre-vingts et tant. Quatre-vingt-dix-sept. C'est juste. Oh Dieu ! 0 mon Dieu ! je suis ta mère ! Le duc est un bonhomme, incapable d'empoisonner ou d'assassiner qui que ce soit. il pleut des pardons! Toujours vous sous tous les coups que je frappe ! core, mais l'empoisonnement est manqué. En liberté Buondelmonte ! tu ne voudras pas! JEPPO , bas à Maffio. Cela est bon à dire au peuple. Nous voilà donc pour toujours séparés dans cette vie ; hélas ! DONA LUCREZIA, souriant. Tu as le vin étrangement monotone. Il demanda TOUS en choeur, excepté Gennaro. Regarde-moi bien, Gennaro, et dis-moi que je ne te fais pas horreur ! Vous êtes fou, Maffio. coup on entend des voix éloignées qui chantent sur un ton lugubre. laissez-moi respirer ! Un poison redoutable, Gennaro, un poison dont la seule idée fait pâlir tout italien qui sait l'histoire de ces vingt dernières années... Oui, le poison des Borgia ! Ah! Voyons! Il serait plus beau, s'il n'avait pas les yeux fermés. On ne dirait pas que vous lisez, mais que vous parlez. — Savez-vous, madame, que je ne vous comprends plus, et que depuis quelque temps vous êtes devenue indéchiffrable pour moi? Faites votre prière, et faites-là courte, madame. Je suis déjà bien assez fatigué sans cela. Cela suffit, je puis retourner à Ferrare. — Je suis un capitaine qui ne connaît pas sa famille, j'ai été élevé en Calabre par un pêcheur dont je me croyais le fils. Après tout, que vous disiez vrai ou non, ma vie ne vaut pas la peine d'être tant disputée. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition (OCR) program. C’est un capitaine aventurier, un brave, sans père ni mère, un homme dont on ne connaît pas les bouts. Tu n'étais pas très-sûr ce matin de la princesse Negroni. La princesse m'aura trouvé trop médiocre gentilhomme. À droite un palais avec un balcon, garni de jalousies, et une porte basse. J'ai deux mots à vous dire en particulier, monseigneur. Viens plutôt avec moi, toi !-—Il vaut bien mieux passer la nuit à table avec de jolies femmes et de gais convives que sur la grande route, entre les bandits et les ravins. Voici.— C'est en quatorze cent quatre-vingt... GUBETTA , dans un coin du théâtre. Et maintenant que nous vous avons dit nos noms, madame, voulez-vous que nous vous disions le vôtre ? Une salle magnifique du palais Negroni. Je ne vous insulte pas, grand colosse d'italien que vous êtes. Je serai là d'ailleurs. Savez-vous, madame, que c'eût été une cruauté que d'enlever ce capitaine à la vie,.à l'amour, au soleil d'Italie, à la beauté de son âge de vingt ans, à son glorieux métier de guerre et d'aventure par où toutes les maisons royales ont commencé , aux fêtes, aux bals masqués, aux gais carnavals de Venise, où il se trompe tant de maris, et aux belles femmes que ce jeune homme peut aimer et qui doivent aimer ce jeune homme, n'est-ce pas, madame? Elles ne veulent pas que nous les poursuivions. Qu'en dites-vous, messieurs! vous pleurez ! Je penserai à l’amour après ! Vive Jupiter, alors ! Décidément, après-demain. On ne sait. Avec je ne sais quel philtre elle l'a rendu à la vie, et l'a fait évader par la cour du palais Negroni. encore un peu, il ne serait plus temps. Et à ce propos, madame, il me vient une réflexion. Voyez, messeigneurs, comme cette place est déserte autour de nous. TOUS, en choquant leurs verres avec des éclats de rire. Il est en ce Écoute-moi encore.un instant. Nous avons droit de prendre intérêt aux catastrophes de notre temps. Personne au monde ne connaît de contre-poison à cette composition terrible, personne, excepté le pape, monsieur de Valentinois, et moi. Nous vivons dans une époque où les gens accomplissent tant d'actions horribles qu'on ne parle plus de celle-là, mais certes il n'y eut jamais événement plus sinistre et plus mystérieux. A gauche, une petite maison avec porte sur la place. Voilà ce que vit le batelier. Il est certain que toutes les princesses de l'Europe m'envient d'avoir épousé le meilleur chevalier de la chrétienté, Et moi, je vous aime vraiment comme si j'avais dix-huit ans. Et que m'importe ? Ordonnez, madame ; j’ai toujours quatre mules sellées et quatre coureurs tout prêts à partir. Il est toujours ainsi, madame. Vos oreilles, monsieur le castillan râpé, je vous les clouerai sur les talons ! Mais c’est Lucrèce qui a brodé l’écharpe de ses propres mains pour toi. Moi je suis un homme, madame. Voilà quinze ans, en effet, que j’ai l’honneur d’être votre collaborateur. je vous demande, à genoux et à mains jointes, au nom de Jésus et de Marie, au nom de votre père et de votre mère, monseigneur, je vous demande la vie de ce capitaine. Arrivée à Venise , votre allesse se sépare de moi, et m'ordonne de ne pas la connaître ; et puis, vous vous mettez à courir les fêtes, les musiques, les tertullias à l'espagnole, profitant du carnaval pour aller partout masquée , cachée à tous, déguisée, me parlant à peine entre deux .portes chaque soir; et voilà que toute cette mascarade se termine par un sermon que vous me faites ! — Versez donc à boire au capitaine. Est-ce que la Negroni ne t’a pas invité ? Accablez-moi, écrasez-moi sous votre mépris; mais vous êtes empoisonné, buvez ceci sur-le-champ. Maudite soit cette Lucrèce Borgia ! Par le diable, monsieur le marquis Oloferno Vitellozzo ! Parlez donc plus poliment. Ne vous figurez pas que je vais vous quitter. 11 laisse tomber le capuchon et recule. C'est ma fantaisie. — Capitaine Gennaro, êtes-yous celui qui a commis le crime? Parce que le palais Negroni touche au palais Borgia. La pièce de Victor Hugo « Lucrèce Borgia » rencontre notre actualité sur la question de « l’être mère ». . Je dois cependant avertir votre altesse qu'elle perd ses peines. Alors, te Deum laudamus, magnificat anima mea Dominum ! Te prennent-ils toujours pour le comte de Belverana ? Oloferno va se rasseoir en chancelant avec dépit. Tout ce que je fais, je le fais pour être digne de ma mère. JEPPO, à Gubetta. qui n’as ni ville ni famille ? . ■ Vous me le dites. Monsieur le comte Orsini, vous avez là un ami qui me paraît bien triste. Madame, je m’appelle Oloferno Vitellozzo, neveu d’Iago d’Appiani, que vous avez empoisonné dans une fête, après lui avoir traîtreusement dérobé sa bonne citadelle seigneuriale de Piombino. Tu n’aimes donc personne au monde, Gubetta ? et pourquoi ? Mais c'est Lucrèce qui a brodé l'écharpe de ses propres mains pour loi. Vous ne répondez pas? Présentation d'Anne Ubersfeld. Entre dona Lucrezia, masquée. Ajoutez-le à votre liste de souhaits ou abonnez-vous à l'auteur Victor Hugo - Furet du Nord Nos pères et nos mères ont été mêlés à ces tragédies, et presque toutes nos familles saignent encore. La Negroni est une femme charmante, je vous dis que j’en suis amoureux, et le Belverana est un brave homme. GUBETTA. Vous vous repentirez de ces paroles, monsieur. Les lampes s'éteignent ici. Voici ma chanson. Il ne peut pas être à la fois chez le duc et chez la duchesse, amant heureux et pendu. Entrent avec bruit Jeppo et Maffio. Qu'est-ce ? Je dis que je voudrais lui parler, Gubetta. H faut pourtant que tout cela change. Ah! délivrer ma mère ! Tout à . Je ne pourrais. Prends garde qu'il ne lui arrive rien. 1 Le motif de l’enfant trouvé dans Lucrèce Borgia se signale immédiatement à l’attention. Fais porter sur-le-champ les ordres que nous allons te donner dans notre gouvernement de Spolette. La suite de l'ambassade se compose de cinquante cavaliers. Il faut vivre! Il paraît qu’elle est folle de toi. Toi surtout, tu es exposé, Maintenant pars vite. Rustighello ! — Hé, Maffio ! Publication date 1833 Topics Borgia, Lucrezia, 1480-1519 Publisher Paris J. Hetzel Collection robarts; toronto Digitizing sponsor University of Toronto Contributor Robarts - University of Toronto Language French. ta mère, ô mon Gennaro ! Oh! C'est vrai, j'ai commis bien des actions mauvaises, je suis une grande criminelle ; et c'est parce que je suis une grande criminelle qu'il faut me-laisser le temps de me reconnaître et de me repentir. D'occasion. Use up arrow (for mozilla firefox browser alt+up arrow) and down arrow (for mozilla firefox browser alt+down arrow) to review and enter to select. Il dort! de votre frère César, qui a tué votre frère Jean ! Je ne sais pas tous les secrets de la dame, il s’en faut ; mais celui-ci pique ma curiosité. GENNARO, prenant un couteau sur la table. Tu le crois. D'après vos ordres, on ne doit lui donner le poison que le jour de Pâques, dans l'hostie. Entre nous, Alphonse, une parole jurée n'est une nécessité que quand i) n'y en a.pas d'autre. c'est qu'une bonne action est bien plus difficile à faire qu'une mauvaise.—Hélas! Texte intégral Tome 68, N° 68 Lucrèce Borgia, Victor Hugo, Magnard. je suis un Borgia! tu as décidément quelque amourette avec elle ! Cela se -fera de soi-même , monseigneur ; il part après-demain pour Ferrare avec plusieurs de ses amis, qui font partie de l'ambassade des sénateurs Tiopolo et Grimani. Laisse-toi guider par moi. La Traduction et la lettre ou l’auberge du lointain. de l’église, deux hommes qui allaient à pied, de C'est-à-dire que vous allez mourir, madame ! — Et toi, Gennaro, est-ce que tu n’es pas des nôtres ce soir ? C'est triste et commun. Arrivée à Venise, votre altesse se sépare de moi, et m’ordonne de ne pas la connaître ; et puis, vous vous mettez à courir les fêtes, les musiques, les tertullias à l’espagnole, profitant du carnaval pour aller partout masquée, cachée à tous, déguisée, me parlant à peine entre deux portes chaque soir ; et voilà que toute cette mascarade se termine par un sermon que vous me faites ! Il se nommait Georgio Schiavone, et avait pour industrie de mener du bois par le Tibre à . Cet homme a la rage de tuer ses parents. Ce que j'aime dans ce Belverana, c'est qu'il n'aime pas les Borgia. . Vous allez mourir ! Non ! Au buveur, joyeux, chantre, Qui porte un si gros ventre Qu'on doute, lorsqu'il entre, S'il est homme ou tonneau. Encore vous, Gennaro! Je refuse mon attention à votre sonnet. Regarde donc, Gennaro. Hernani. Histoire d'une chanson. J'attends que tu t'en ailles, Rustighello. Informations sur Lucrèce Borgia : drame en trois actes : texte intégral (9782035938107) de Victor Hugo et sur le rayon Poches : littérature & autres collections, La Procure. moi, que les tiens, toi que les miens. ... pas beaucoup d’intérêt à la traduction et que le fait qu’il ne se soucie guère de rester strictement fidèle au texte original de Lucrèce Borgia de Victor Hugo est compréhensible. il veut être le seul Borgia, et avoir tous les biens du pape. Ô mon Dieu, qu’il y ait autant de bonheur pour lui qu’il y a eu de malheur pour moi ! Depuis que César Borgia, cardinal de Valence, est devenu duc de Valentinois, il a fait mourir, comme vous savez, sans compter son frère Jean, ses deux neveux, les fils de Guifry Borgia, prince de Squillacci, et son cousin, le cardinal François Borgia. Je suis empoisonné. Il transporte ici le lecteur à Rome, à l’époque de la Renais­sance, plus précisément durant l’été 1497. "Lucrèce Borgia" est une pièce de théâtre en prose de Victor Hugo, représentée pour la première fois au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 2 février 1833. Parce que tout à l'heure encore vous le couviez d'un regard plein de pleurs et plein de flamme ! Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes sections. Mon père m'a gâtée; que voulez-vous? Lucrèce Borgia L'oeuvre 1833 : après l'échec rencontré par Le roi s'amuse, Victor Hugo s'entoure des meilleurs acteurs, dans un célèbre théâtre de Paris, pour faire d'une simple femme un mythe. On dit : A monsieur saint Pierre, honorable huissier et guichetier patenté du paradis. — Ma pauvre mère ! Que pouvions-nous faire? Cart All. Ce palais est plein de soldats quf me sont dévoués et qui ne connaissent que moi. dire. Il dort ! Et s'il me plaît d'essaver de la clémence, à moi? Visage masqué, cœur à nu. ils sortent. Ce jour-là, le soleil s’est levé dans un ciel rutilant. Si nous devenions, vous une bonne femme, et moi un bon homme, ce serait monstrueux. quand besoin serait, de n’avoir pour ennemis, Cela tient-il au caractère «innommable» de la Lucrèce Borgia de Hugo? Monsieur Gennaro, voilà un calembour qui fera mettre demain la moitié de la ville à la question. grâce 1 Ne me tue pas, mon Gennaro! NOUVELLE EDITION OR.NÉÉ DE 35 SAEt.GNXEXQ'UES GTR.&.MÏJB.ES SUR. ma mère que j'adorais de toutes les forces de mon âme! MAFFIO, bas à Jeppo. c'est différent. Ils ne m’ont pas dit mon nom, Gubetta ; ils me l’ont craché au visage ! quelle imprudence vous avez faite là ! Gennaro et moi nous ne nous séparons jamais. Tout ce que je fais, je le fais, ' pour être digne de ma mère. Frère Gennaro, j'ai mauvaise idée de Ion voyage. J'ai reçu à l'attaque du pont de Vicence un coup d'épée qui lui était destiné. Tête-dieu! Mesdames, goûtez de ce vin. Oui, elle me fait horreur ! Vous vous croyez ivre, vous êtes mort. — Les portes sont fermées en dehors, messieurs ! Oculos liaient, et non videbunt. Il jette un ducat en l'air. —Sur mon honneur, madame, si vous étiez reine et si j'étais poète, ce serait véritablement l'aventure de messire Alain Chartier , le rkneur français. Vous n’êtes point ici chez vous ; vous êtes à Venise. Vivez avec lui, si bon vous semble, son dernier quart d'heure. Il y a bien des aventuriers qui ne sont pas scrupuleux, et qui se battraient pour Satan après s'être battus pour saint Michel; moi, je ne sers que des causes justes; je veux pouvoir déposer un jour aux pieds de nia mère une épée nette et loyale. Comment faire ? LA PRINCESSE NEGRONI, à Maffio, montrant Gennaro. Va. Rustighello sort, et on le voitse replacer derrière la porte. Tu me présenteras à la princesse Negroni. il est ici ! Que faites-vous, Gennaro? Voici un ducat. C'est un moyen. Pas devant lui ! Si l’on cherche le coupable, je me présenterai. Je veux te sauver dé loimême. Mais voudra-l-il venir? Je dois te dire cela, à toi. Je voudrais bien savoir qui vous aimez, madame! Inceste à tous les degrés. On lui répondit : Monseigneur, c'est le manteau de monseigneur qui est mort. Parce qu'il est temps que je. Ah çà ! J'espère que tu ne doutes plus de sa qualité d'espagnol. ■— Au moment où la toile se lève, il y a-quatorze convives à table, Jeppo, Maffio, Ascanio, Oloferno, Apostolo, Gennaro et Gubelta, et sept jeunes femmes, jolies ei très-galamment parées. c'est ma mère, celte infortunée duchesse de Gandia, que tous les Borgia ont rendue si malheureuse ! Je l'ai vu l'an passé rose et frais comme vous. — En vérité, j'y. A droite , un palais avec un balcon garni de jalousies, et une porte basse. Les lettres d’une mère, c’est une bonne cuirasse. — Je n’ose ôter mon masque ; il faut pourtant que j’essuie mes larmes. si vous me parlez encore de cette horrible femme, il y aura des épées qui reluiront au soleil ! Grâce de la vie !—Et puis, vois-tu bien, mon Gennaro, je te le dis pour toi, ce serait vraiment lâche ce que tu ferais là, ce serait un crime affreux, un assassinat! Sans doute la république de Venise ne souffrirait pas qu’on osât attenter à la personne de votre altesse ; mais on pourrait vous insulter. — Il passe là au fond de la place. non ! Account & Lists Account Returns & Orders. Écoute-moi, tu me tueras après si tu veux; je ne tiens pas à la vie, mais il faut bien que ma poitrine déborde, elle est pleine d'angoisses de la manière dont tu m'as traitée jusqu'à présent. Alors le cavalier se retourna vers le Tibre, et vit quelque chose de noir qui flottait sur l'eau. A présent que vous vous imaginez de devenir miséricordieuse , qu'est-ce que je vais devenir, moi? Laissez-nous boire. Des masques traversent par inslauls le théàlre. Elle aperçoit Gennaro endormi, et va le contempler avec une sorte de ravissement et de respect. Bonjour, monsieur de Belverana. ". Est-ce que la Negroni ne t'a pas invité ? Tu portes un nom de fantaisie. — Ah ! Tout est parfait dans cette Lucrèce Borgia de Victor Hugo mise en scène au Français par Denis Podalydès. Au milieu, une taille superbement servie à la mode du quinzième siècle. Je dis que c'est un jeune homme qui dort couché sur un banc, et qui dormirait debout s'il avait été eh tiers dans la conversation morale et édifiante que je viens d'avoir avec votre altesse. Oh non ! — Savez-vous, madame, que je ne vous comprends plus, et que depuis quelque temps vous êtes devenue indéchiffrable pour moi ? Il faut en finir. DONA LUCREZIA , entrant avec impétuosité. La clémence est une vertu de race royale, et Dieu fera grâce là-haut à qui aura fait grâce ici-bas. Le 31 décembre 1832, Hugo lit Lucrèce Borgia à Harel, directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin, qui se propose de monter la nouvelle pièce. GARDES: Qu'est-ce que j'entends dire, seigneur Gennaro? délivrer ma mère! Adieu! Prends garde qu’il ne lui arrive rien. Ma foi, si je perds, je dirai tout bonnement au duc que j’ai trouvé l’oiseau déniché. La bonne chose de s'aimer comme nous faisons ! Vous êtes un homme affreux, monseigneur ! Et dites, Jeppo, pourquoi le frère tuait-il ainsi le frère? Que veux-tu qu'elle nous fasse, Aposlolo? Il ne peut échapper. Tu es un brave capitaine d'aventure. Mais qu'ont-ils donc à rire labas? Tu m'as sauvé la vie à Rimini, je t'ai sauvé la vie au pont de Vicence. C’est bien. Celle-ci m’obsède, m’investit, m’assiège. II prend la fiole et boit. Nous ne devons pas avoir l’air de nous connaître. LES PÉNITENTS, chantant d'une voix éclatante. rêveur dans un coin du théâtre, sans se mêler à la conversation. Mettez votre vie en sûreté. Vous êtes chez moi ! Mon Gennaro, mon fils, tu es » tout ce que j'aime sur la terre ; mon coeur se » fond quand je songe à loi. Depuis quelques instants dona Lucrezia est sur le balcon dont elle a entrouvert la jalousie. Non, Un coup de poignard vient on ne sait d'où, et ne compromet personne. A ce compte, il n'y aurait que les enfants à la mamelle qui seraient sûrs de ce qu'ils boivent, et qui pourraient souper sans inquiétude. Des masques traversent par instants le théâtre. Sois tranquille, Maffio. Madame, je suis Ascanio Petrucci, cousin de Pandolfo Petrucci, seigneur de Sienne, que vous avez assassiné pour lui voler plus aisément sa ville. N’y avait-il pas aussi un enfant mêlé à tout cela ? C'est dit. A genoux, vous dis-je ! Oui, je voudrais être poète. Je vous le dirai, moi. Je ne vous le dirai pas. Ces crimes-là font toujours tomber la tête qui les conçoit et la main qui les exécute. comme en amour, de nous venger l’un l’autre Ah ! Inceste à tous les degrés. Tiens, décidément, ne nous séparons pas. C’est juste, Gubetta. GUBETTA. Monseigneur! C'est le sénateur Tiopolo et le général des galères Grimani. —Si vous saviez ce que vous faites en ce moment, et combien c'est une chose horrible, vous frémiriez vous-même, tout dénaturé que vous êtes, monseigneur ! est-ce que vous vous faites vertueuse pour l’amour de Dieu ? Gubetta, qu’on mette en liberté Accaioli ! Il ne peut pas être à la fois chez le duc et chez la duchesse, amant heureux et pendu. On a fait de mon nom un écriteau d'ignominie, et votre populace de Ferrare, qui est bien la plus infâme populace de l'Italie, monseigneur, est là qui ricane autour de mon blason comme au-. Laissez^moi l'interroger. N'est-ce pas qu'il s'y fait des choses quiivous épouvantent? je n'ai jamais passé soirée plus délicieuse. LA NEGRONI, riant plus fort. On voit au dehors une vaste salle tapissée en noir, éclairée de quelques flambeaui, avec une grande croix d'argent au fond. Donnez-moi votre main, — embrassez-moi , don Alphonse ! Il reprend la lettre, la baise de nouveau, et là remet dans sa poitrine. Famille de démons que ces Borgia ! Tu n'aimes donc personne au monde, Gubetta? Je n'ai fait aucune lâcheté pour obtenir la vie sauve ; mais, puisque votre altesse me la laisse, voici ce que je puis lui dire maintenant. Je ne sais pas tous les secrets de la dame, il s'en faut ; mais celui-ci pique ma curiosité. Parce que c'est assez de honte et d'infamie et d'adultère comme cela ! C’était ma mère qui m’écrivait, ma mère que je ne connaissais pas, ma mère que je rêvais bonne, douce, tendre, belle comme vous ! que tu te bats comme un lion. Votre frère! La gueule du loup est de toutes les choses sublunaires celle où ils se précipitent le plus volontiers. Il me semble que les voix se rapprochent. Le service est indisponible. Vous ne savez pas ce qui se passe dans leur coeur. Ce qui n’est pas sans danger, mon camarade ; car on dit ce digne duc de Ferrare fort jaloux de madame sa femme. sur cette croupe des jambes qui pendaient d’un Il faut tirer mon frère Gennaro de cette toile d’araignée. Une longue file de pénitents blancs et noirs dont on ne voit que les yeux par les trous de leurs cagoules, croix en tête et torche en main, entre par la grande porte en chantant d'un accent sinistre et d'une"voix haute : De profundis clamavi ad te. Ah! Ce jeune homme n'est pas nouveau pour moi, et je sais bien que c'est après lui que vous courez sous votre masque depuis que vous êtes à Venise. les bons serviteurs sont ceux qui comprennent les princes sans leur donner la peine de tout dire. Vivons tous les deux , toi pour me pardonner, moi pour me repentir! Lucrèce Borgia Victor Hugo, écrivain, dramaturge, poète, homme politique et intellectuel engagé français (1802-1885) 1833. La porte par laquelle on entre dans votre chambre de nuit, mettez-y tel huissier qu'il vous plaira ; mais à la porte par où l'on sort, il y aura maintenant un portier de mon choix, — le bourreau ! Le fait a eu lieu ce matin, et je sais qu'il a passé la matinée chez une nommée Fjammetta. Ce que je vous veux, don Alphonse, c'est que je ne veux pas que ce jeune homme meure. il me semble que je me venge. » Je suis bien à plaindre, va. Je suis entourée » de parents sans pitié, qui te tueraient comme » ils ont tué ton père. Un œdipe en défaut Le motif de l’enfant trouvé dans Lucrèce Borgia se signale immédiatement à l’attention. Felice Romani : Livret intégral. Tu es invité à souper ce soir chez la princesse Negroni ? Le masque d'une femme est sacré comme la face d'un homme. cinq heures après minuit. Sur mon âme, vous pouvez choisir le genre de mort. l’on conte des choses bien étranges de ces soupers des Borgia ! Vous êtes la fille du pape, mais vous n'êtes pas à Rome ; vous êtes la gouvernante de Spolelte, mais vous n'êtes pas à' Spolette; voiis êtes la femme, la sujette et la servante d'Alphonse, duc de Ferrare, et vous êtes à Ferrare ! C'est l'affaire de don Alphonse, votre royal mari. Et toi, à qui en veux-tu? À présent que vous vous imaginez de devenir miséricordieuse, qu’est-ce que je vais devenir, moi ? Je n’étais pas née pour faire le mal, je le sens à présent plus que jamais. Madame, je suis Jeppo Liveretto, neveu de Liveretto Vitelli, que vous avez fait poignarder dans les caves du Vatican. Les lampes palissent en effet, comme n'ayant plus d'huile. Pardieu! OLOFERNO, buvant. Que tout le monde sorte d'ici. Il y a deux choses qu'il n'est pas aisé de trouver sous le ciel; c'est un italien sans poignard, et une italienne sans amant. il me hait et me méprise maintenant, et c'est leur faute. Elles sont en bonnes mains. Cela embarrasserait Madame Lucrèce. Lucrèce te l'a fait dire. — Est-ce que vous n'accepteriez pas - cette bourse de sequins d'or? Tenez, voulez-vous voir son écriture? Encore un mot, monsieur, avant que le. quelque chose de noir qui flottait sur l’eau. Je ne me laisserai pas tuer à coups de pique, sur n'importe quel escalier, comme le troisième, don Alphonse d'Aragon, faible enfant .dont le sang n'a guère plus taché les dalles que de l'eau pure ! —Mais c'est qu'il s'est réellement endormi pendant votre histoire, Jeppo. Retrait gratuit dans + de 700 magasins Au fond, au bas de la terrasse, est censé couler le canal de la Zueca , sur lequel on voit passer par moments, dans les ténèbres, des gondoles chargées de masques et de musiciens, à demi-éclairées. Je ne veux pas que ce jeune homme meure, monsieur le duc ! En es-tu sûr, Maffio ? Oui, et puis le lendemain votre altesse se serait réconciliée avec madame Lucrèce, et le surlendemain madame Lucrèce m'aurait fait pendre. Ténez, je ne sais pas pourquoi j'ai une pente à me confier à vous ; je vais vous dire un secret que je n'ai encore dit à personne^ pas même à mon frère d'armes, pas même à Maffio Orsini. Tu vas juger si j'ai raison. C’était pour se séparer du seigneur Jean Sforza, son deuxième mari. laissez-moi respirer ! Oui, je sais un peu d'histoire! La sérénissime république, sans compter lés aubaines et les épaves, me donne deux mille sequins d'or par an. C'est une plaisanterie. c'est bien elle! Il est nuit. Un homme tuer une femme 1 Un homme qui est le plus fort! une femme ! Vous êtes libre de ne pas venir souper, Maffio. Ce sont d’infâmes poisons qui rendent le vin meilleur, et font vider le flacon avec plus de plaisir. On n'a jamais assez tôt bu un contre-poison. P E Jî * O XKA a JE s.. DONA LUCREZIA BORGIA. Tu es heureux ! —' Gubetta, quoi qu'il arrive, quoi qu'on puisse entendre du dehors de ce qui va se passer ici, que personne n'y entre !